samedi 8 mars 2008

Journée internationale de la Femme

Aung San Suu Khi (Birmanie- Prix Nobel de la Paix)



Partout dans le monde, et depuis 1975, le 8 mars est la Journée internationale de la femme. "Investir dans l'avenir des femmes et des filles" est le thème choisi par l'ONU cette année.


Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à investir dans l'avenir des femmes, exaltant leur potentiel dans les efforts pour le développement et la paix.

"Investir dans l'avenir des femmes n'est pas seulement souhaitable du point de vue de la justice, c'est la chose intelligente à faire", a-t-il déclaré lors d'un symposium à l'ONU marquant la Journée internationale de la femme, qui sera célébrée samedi dans le monde. "Les femmes représentent un potentiel considérable, et pourtant très peu exploité à ce jour, dans les efforts pour le développement et la paix", a-t-il ajouté.

L'ONU a choisi cette année pour sa Journée internationale de la femme le thème de l'investissement "dans l'avenir des femmes et des filles", pour souligner le lien entre émancipation féminine et développement.

Dans un message rendu public en prévision de cette Journée, M. Ban a dénoncé le décalage trop souvent constaté entre les intentions déclarées de ses Etats membres et leurs pratiques en matière d'autonomisation des femmes et de promotion de l'égalité des sexes.

"Signe des plus révélateurs d’un manque de volonté politique, les ressources font défaut et les budgets sont insuffisants", d'où le thème choisi cette année pour cette Journée, dit ce message.

"Cette défaillance financière ne fait pas qu’entraver nos efforts de promotion de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes, elle freine aussi notre action en faveur de la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement", ajoute M. Ban.

Ces huit objectifs, approuvés par les dirigeants du monde en 2000 pour réduire la pauvreté à l'horizon 2015, incluent le recul des grandes pandémies, de la mortalité infantile et de l'illettrisme, ainsi que l'égalité des sexes, l'amélioration de la santé maternelle et la protection de l'environnement.

"Comme une longue expérience nous l’a démontré de façon indiscutable, investir en faveur des femmes et des filles a un effet multiplicateur sur la productivité, l’efficacité et la croissance économique durable", poursuit M. Ban.

"C’est la mesure la plus importante qui soit pour relancer l’éducation et la santé, y compris la prévention du VIH/sida. Aucune autre politique n’a autant de chances d’améliorer la qualité de l’alimentation ou de réduire la mortalité infantile et maternelle", dit encore le message.

M. Ban relève cependant que certains progrès ont été accomplis récemment. "Des ressources financières ont été mobilisées pour accroître l’emploi des femmes, renforcer le rôle de la microfinance, favoriser l’octroi aux femmes de prêts à la création d’entreprise", rappelle-t-il.

"Plus de 50 pays ont lancé des initiatives visant à favoriser l’égalité des sexes dans l’élaboration de leurs budgets nationaux. Le secteur privé entreprend des projets de plus en plus ambitieux pour financer l’autonomisation économique des femmes et les fonds et fondations d’aide aux femmes, gérés par des femmes, constituent une nouvelle source de financement", se réjouit-il.

"Mais nous devons faire plus", ajoute-t-il, suggérant notamment que "gouvernements, organisations multilatérales, institutions bilatérales et secteur privé calculent le coût économique des inégalités persistantes entre hommes et femmes, ainsi que les ressources requises pour y faire face" et créent "des mécanismes de suivi des investissements en faveur de l’égalité des sexes."

Source : AFP via France 24

  • Lire sur ce blog :  Les femmes gagneraient en moyenne 16% de moins que les hommes : ICI 


LES FEMMES S’UNISSENT POUR DÉFENDRE LEURS DROITS

Des femmes du monde entier défileront dans les rues, souvent en prenant de gros risques, pour manifester leur engagement en faveur des droits humains.

Ces droits, ce sont notamment les libertés d’expression et de réunion pacifique, le droit à un traitement équitable devant la loi, les droits sexuels et reproductifs et le refus de la violence contre les femmes. En promouvant ces droits, les militantes se heurtent à des lois, à des politiques et à des pratiques discriminatoires.

Aline Castellanos est l’une des principales figures du Comité pour le dialogue parlementaire et l'équité, au Mexique. Elle a réuni et fait paraître des informations sur les violations des droits humains commises dans la région d’Oaxaca durant les manifestations massives de 2006. À l’époque, Aline Castellanos travaillait pour encourager les femmes à militer et pour accroître la visibilité des femmes dans la vie publique.

Le 28 avril 2007, des individus ont pénétré par effraction dans sa maison, qu’ils ont fouillée. Le lendemain, un juge a décerné un nouveau mandat d’arrestation contre Aline Castellanos, qui avait déjà fait l’objet de deux mandats ayant tous deux été annulés. Aline Castellanos a ensuite fui Oaxaca, craignant d’être arrêtée pour violences, une accusation apparemment dénuée de fondement.

Étant donné la nature du harcèlement, des menaces et de la marginalisation dont les défenseures des droits humains peuvent être victimes, leur protection est particulièrement cruciale. Les femmes peuvent faire l’objet de toute une série de violations, dont certaines spécifiques à leur genre, comme les agressions sexuelles. Dans la mesure où nombre de militantes mènent leur action dans des sociétés qui imposent d’importantes restrictions aux femmes, elles s’exposent à des actes de harcèlement et à des mauvais traitements.

Dans certains contextes, les défenseurs des droits humains, leur famille et leur entourage sont pris pour cible par les autorités ou par certains groupes simplement parce qu’ils ont travaillé sur des questions controversées – par exemple les droits des femmes – qui suscitent la grogne d’une partie de la population.

Delaram Ali est très active au sein de la Campagne pour l’égalité, un réseau iranien de défense des droits humains qui milite contre la discrimination légale dont les femmes sont victimes. Elle a été arrêtée en juin 2006 pendant une manifestation pacifique et condamnée à trente mois d’emprisonnement. Cette peine a été suspendue provisoirement.

Au Zimbabwe, les expulsions forcées et la politique gouvernementale de réforme agraire ont des conséquences disproportionnées sur les femmes. L’accès à l’alimentation, à la santé, à l’éducation et au logement se dégrade en même temps que les conditions économiques et sociales se détériorent dans le pays. Les femmes n’ont guère d’autre choix que de condamner publiquement l’action du gouvernement et de demander le respect de ces droits. Depuis 2000, elles sont des centaines à avoir été arbitrairement arrêtées, détenues, frappées voire torturées en garde à vue.

Les gouvernements ont l’obligation de promouvoir et de protéger le travail des défenseurs des droits humains. Ils doivent :

- reconnaître que les militants des droits humains jouent un rôle important en réunissant des informations sur les violations des droits humains et en défendant les pratiques démocratiques.
- veiller à ce que les personnes qui violent les droits des défenseurs des droits humains soient traduites en justice.

Les femmes qui se mobilisent pour les droits humains sont souvent en butte à une série de violations destinées à les réduire au silence et à paralyser leur action

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, les militantes prendront une nouvelle fois la parole pour défendre les droits humains. Il faut les écouter.



Des membres du Parlement européen soutiennent l’appel de la FIDH (Fédération internationale des Ligues des Droits de l'Homme ) pour renforcer l’action de l’Union européenne sur le droit des femmes
TELECHARGER le texte (format PDF) sur les Lignes directrices de l'UE sur les droits des femmes.  ICI


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